2 June 2012

Dans la caverne de Lori Nix


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g f t p

Caverne n’est pas le mot, car Lori Nix n’est pas un ours, et encore moins une bête sauvage, bien au contraire. De passage à New York, je me suis décidé un peu au dernier moment à la contacter pour lui rendre visite. « Ok, pas de problème, passez entre 9 heures et 17 heures ». Lori Nix travail chez elle à Brooklyn, sur une rue longeant le grand Prospect Park. Ding Dong, la porte s’ouvre, Lori, un grand sourire accroché au visage nous invite à rentrer : « Attention à vos têtes ! » En effet, dans le couloir de l’entrée, posée de guingois sur des planches adossées aux murs, une maquette est « suspendue » à un mètre cinquante du sol. C’est donc arc bouté que nous pénétrons avec Akiko dans un lieu qui n’allait pas cesser de nous fasciner durant notre visite.

Lori derrière sa bibliothèque post-apocalyptique.

Lori n’est pas avare d’explications, et ses projets en cours nous sont parfaitement exposés à nos yeux et à nos oreilles. D’ailleurs mes yeux n’arrivent pas à se fixer sur quelque chose en particulier tant il y a d’objets autour de moi. J’ai l’impression d’être un enfant dans une confiserie enchantée où tout le mobilier tournerait autour de moi. Au mur quelques images d’anciens travaux, une tête de lapin avec des bois de chevreuils, des étagères remplies de boîtes d’où dépasse des petits meubles, des morceaux d’architectures fantasques.

Au plafond, des crochets et des cieux peints, nous mettent sur les traces d’anciennes prises de vue. La pièce principale est encombrée par deux grandes tables. L’une lui servant de bureau, l’autre de plateau de prise de vue, soit quatre vingt pour cent de l’espace disponible. Il reste juste de quoi y mettre trois chaises qu’il faut déplacer avec délicatesse de peur de heurter quelque chose en court de construction. Lori nous invite à voir son prochain projet en cours de construction dans une autre pièce. L’espace est plus petit, cela aurait pu être une chambre dans un appartement normal, mais ici, c’est un cabinet d’architecture post apocalyptique. Au milieu, une grande maquette d’un bâtiment qui représente une bibliothèque en ruine. Le dôme n’est plus qu’une ossature en file où restent accroché quelques anciennes maçonneries ayant subi les outrages de quelques souffles atomiques.

Des petits livres à l’échelle, jonchent le sol parmi les gravats. Lori Nix, devant mon enthousiasme et mes compliments, me dit que bien que cela soit un travail très minutieux, mais s’excuse un peu car elle n’a pas fait des pages aux livres, qui ne sont que des petits morceaux de bois recouverts de tissus ou de plastique. Elle saisit d’ailleurs un carton et nous montrer le reste de la bibliothèque, environ un millier de petits ouvrages que personne ne lira jamais. Pendant ce temps là, deux chats viennent nous rendre visite. Je me demande s’ils ne leur arrivent pas de coucher dans les installations et peut-être quelques poils sont à découvrir dans les images de Lori ? Cette visite fut vraiment fascinante car j’aime beaucoup les créations de Lori Nix depuis longtemps, et voir l’envers du décor fut pour moi une expérience très enrichissante. Merci d’avoir pris sur ton temps Lori, et j’espère un jour te recevoir en France.

Lori Nix