C’est un peu comme cela que vous pourriez interpeller les personnages botaniques de
Ju Duoqi. Cette artiste chinoise que je reprends dans ce modeste blog, s’intéresse aux végétaux, et surtout aux légumes. Son second centre d’intérêt : L’art. Mariez les deux et vous obtiendrez… Arcimboldo ? Non pas tout à fait et c’est là sa grande originalité.
Ces images sont une recomposition de tableaux figuratifs célèbres à partir de multiples éléments végétales montés ensemble numériquement. Elle n’est pas la première à le faire, mais là où elle dénote, c’est dans sa capacité à traduire l’œuvre de manière à retrouver les modelés, les proportions, les couleurs et les lumières des œuvres. La lumière est un atout particulièrement maîtrisé, car par exemple dans une reproduction de Goya (The Third of May 2008), ou de Rembrandt (The Anatomy Lesson of Dr. Pickled Cabbage) elle s’est attachée à respecter les ombres, les intensités lumineuses avec une grande acuité. Ce n’est pas le travail « hyperréaliste » de Carle Warner, car cela verse dans le grotesque, mais l’humour et la redécouverte des œuvres ainsi « caricaturées », tend à nous les rendre plus accessibles et fraîches.